Expérimenté pendant six mois dans 19 départements, le paiement de proximité chez les buralistes est généralisé sur l’ensemble du territoire depuis ce mardi. 5.100 points de vente ont été sélectionnés pour proposer ce service.
Une facture de cantine scolaire, d’hôpital, une amende ou même ses impôts. Depuis mardi, il est désormais possible de régler tout cela dans son bureau de tabac. Une innovation devenue possible par l’appel d’offres de la Direction générale des finances publiques remporté en 2019 par la Confédération des buralistes et la Française des jeux (FDJ), notamment face à La Poste.
Alors que le cahier des charges exigeait au moins 3.000 points de ventes, ils sont finalement 5.100 buralistes (sur les 22.000 possédant un terminal FDJ en France) à avoir été sélectionnés pour offrir ce service. Ils sont répartis dans 3.400 communes, afin d’assurer un maillage complet du territoire.
Confidentialité
Concrètement, les contribuables qui voudront payer leurs impôts via ce réseau pourront le faire en argent liquide, via le terminal de prises de jeux de la FDJ, ou par carte bancaire jusqu’à 300 euros (au-dessus de cette somme, le Code des impôts oblige à un paiement dématérialisé). Concernant les créances fiscales et autres produits concernés par la mesure (facture de crèche, de cantine, d’hôpital, etc.), il n’y aura aucune limitation pour le paiement par carte bancaire, avec la même limite de 300 euros pour le règlement en argent liquide.
L’usager n’aura donc qu’à scanner le QR Code présent sur sa facture via le terminal FDJ. Par soucis de confidentialité, le buraliste ne verra sur son écran que la somme à régler et en aucun cas sa nature. Chaque transaction lui rapportera 1,50 euro.
Ce nouveau service s’adresse notamment au demi-million de personnes en France qui « ne disposent pas de compte bancaire, rencontrent des difficultés à se déplacer ou ne maîtrisent pas internet », précise le ministère de l’Economie dans un communiqué , chiffrant à 2 millions par an les factures qui pourraient être réglées par ce biais.
Service de proximité
Depuis février le dispositif était testé dans 1.000 points de vente répartis dans 19 départements. « Cette période a surtout servi à éprouver le système informatique et stabiliser le processus », explique Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes. Sur ces six mois expérimentation, plus de 5.000 opérations ont été effectuées. « Ce n’est pas beaucoup certes, mais la crise du coronavirus et le confinement ne nous ont pas aidés », reconnaît-il.
Mais celui-ci se satisfait du type d’opérations réalisées : 6 % concernaient des paiements d’impôts, 39 % des amendes et 55 % des encaissements de services publics locaux (cantine, crèche, hôpital…). « Cela nous conforte dans le sens de proximité que l’on voulait donner à ce service », se félicite Philippe Coy, rappelant « l’utilité locale » des buralistes.
Le responsable compte désormais faire connaître ce service au plus grand nombre. Pour cela, il compte sur la communication des buralistes offrant ce service, qui vont disposer d’un label à l’entrée des établissements. La liste de ces bureaux de tabac sera également consultable sur les sites internet du Trésor Public et sur Impôts.gouv.fr .